Dix ans de madmoiZelle, dix ans de leçons

J’ai lancé madmoiZelle le 1er octobre 2005. En dix ans à la tête de cette entreprise, j’en ai appris, des choses. Dix ans, ça fait un cap important, et j’ai trouvé intéressant de recenser ici les quelques leçons que j’ai tirées de cette expérience formidable.

Ça pourrait peut-être vous inspirer — ou pas. J’ai pris le parti de juste les lister, sans développer, et je viendrai sans doute mettre à jour ce post dans les mois (et les années ?) à venir.

// LES BASES

  • Fais confiance à ton intuition, en toutes circonstances. Elle ne t’a que rarement trompé.
  • Fais toujours les choses avec sincérité.
  • Si tu as été sincère, même dans tes décisions les plus rudes, ceux et celles qui t’ont uriné dans les bottes un jour reviendront vers toi.
  • N’insulte jamais l’avenir avec des décisions trop hâtives.
  • La Terre étant ronde, le caca que tu déverseras sur quelqu’un finira toujours par te retomber dessus.
  • Ce n’est pas très grave en soi, il faut juste en avoir conscience quand le moment viendra.
  • Et non, tu ne diras pas « c’est la faute à pas d’chance ».
  • La chance n’appartient qu’à ceux qui s’y sont préparés, disait Pasteur.
  • Laisse le temps faire les choses.
  • Ne soulève jamais une question qui n’est pas encore un problème.
  • Un problème à la fois : évite d’ouvrir trop de fronts simultanément.

// L’AMBITION

  • L’ambition est un muscle qui ne demande qu’à grossir — plus on l’entraîne, plus il en demande. (Merci Pénélope Bagieu)
  • Sois ambitieux, ne sois pas petits bras.
  • Si tu es petits bras, c’est parce que là, maintenant, tout de suite, tu as peur d’échouer.
  • Et si tu échoues, tu risques quoi ?
  • « C’est en se trompant qu’on apprend » — la maîtresse de Kim, grande section Maternelle.

// TES DÉMONS

  • La dispersion est un danger potentiellement mortel.
  • Le diable est dans les détails. Toujours.
  • Il est parfois bon, quand on est patron, de s’asseoir et de se fixer des objectifs chiffrés. Même si tu as du mal avec l’exercice.
  • Reste humble.
  • Sois LE PLUS CLAIR possible, dans tes intentions, le plus vite possible avec les gens.
  • Tu réponds parfois (souvent) à la place des gens, sans chercher à entendre leur réponse.
  • Donc ferme bien ta mouille en premier lieu. Et écoute.
  • Ne mens pas, ça te reviendra dans la gueule. Tôt ou tard. Pourquoi ?
  • Parce que les gens parlent.
  • Même les gens qui n’ont a priori rien à voir les uns avec les autres. Pour l’instant.
  • Ton projet a beaucoup plus de succès que tu veux bien le croire.
  • Et puis arrête ce petit sentiment d’infériorité. Tu n’es plus la tête à claques que tu étais en 6ème.

// TRANSPARENCE ET PATIENCE

  • Ne pète jamais plus haut que ton cul. Ça se voit et ça fait tache.
  • Au lieu de péter plus haut que ton cul, ne raconte pas de bobards sur ta boîte. C’est une petite boîte, que tu fais progresser doucement mais sûrement.
  • Explique-le clairement à tes partenaires. Il y aura ensuite deux catégories : ceux qui auront perçu le potentiel et ceux qui viendront gratter quand le succès sera venu.
  • Tu sauras t’en souvenir, bien sûr, mais tu ne les enverras pas péter. Souviens-toi : n’insulte pas l’avenir.
  • Construis ton projet brique après brique, en prenant le temps de bien soigner les joints. C’est eux qui te permettront de durer dans le temps.
  • La confiance, comme la transparence qui l’induit, est compliquée et longue à mettre en place, mais elle vaut de l’or…
  • …sans oublier qu’elle peut s’envoler — à juste titre — à la moindre couille.

// TON ENTOURAGE & LES GENS

  • Demander «  pourquoi tu dis ça ? » évite pas mal de quiproquos.
  • Les gens ne changent que dans la crise.
  • Tes VRAIS amis et partenaires de vie se comptent sur les doigts d’une main. Chéris-les. Ne les néglige pas.
  • Qui étaient ceux qui étaient avec toi au début et qui sont encore avec toi ? Ceux-là comptent vraiment.
  • Ces gens qui te complimentent aujourd’hui te lâcheront à la seconde où le vent tournera.
  • Ne t’entoure que de gens positifs. Ceux-là te tireront vers le haut. Et finiront par se servir de toi pour se tirer vers le haut.
  • Éloigne-toi de tous ceux qui te portent préjudice, qui sont toxiques pour toi. (Tu peux même leur donner une note, à la Damien Maric.)
  • Si tu sens des trucs qui coincent pendant un recrutement, ne te persuade pas que la personne peut s’améliorer ou changer à ce niveau-là. Passe ton chemin. Ces petits détails se révèleront être la raison de votre future rupture.
  • En revanche, quand tu veux bosser avec quelqu’un, que tu sens que c’est la bonne personne, sors l’artillerie lourde. Elle ne peut pas aller bosser ailleurs, ça serait une erreur fondamentale. Pour elle comme pour toi, comme pour le projet. Fais-le lui comprendre le plus clairement possible.
  • Avoir un juriste autour de soi évite pas mal de complications.
  • Avoir une femme/un•e partenaire de vie solide sur ses appuis, ça change tout.
  • Et last but not least : merci à Denis, mon-ami-de-quinze-ans-que-j’ai mais aussi mon associé, qui m’a appris la majeure partie de toutes ces choses et qui m’a laissé l’occasion à maintes reprises de vérifier qu’elles s’avéraient exactes, parfois après m’avoir prévenu que ça allait se passer, sans jamais m’en faire payer le prix.

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