Pendant les grossesses de Cath, et surtout les trois derniers mois où elle est plus “tangible” pour le futur père de base, j’ai ressenti un étrange sentiment : je ne servais à rien du tout.
Non pas dans mon couple, pour elle, mais en tant que mâle, d’un point de vue de la survie de l’humanité. Si elle tombait dans les escaliers, s’il lui arrivait un malheur, notre enfant pourrait ne pas survivre.
Alors que moi, je pouvais me péter la nuque en ratant une marche, notre progéniture verrait tout de même le jour – et notre descendance serait assurée.
J’avais même cette sensation bizarre d’avoir tout pigé à l’oppression de la femme depuis des millénaires : le jour où les mecs se sont rendus compte que les femmes détenaient cet incroyable pouvoir, celui de permettre à l’espèce de survivre, quoi de plus normal qu’ils aient usé de leur force physique pour bien leur rabattre leur caquet ?
Vous imaginez, si elles s’étaient rendues compte à quel point, nous, les mecs, une fois qu’on avait fourni la gamète, on ne servait plus à rien ?
Je l’avais écrit dans le blog Futur Papa, puis j’en avais causé aux journalistes pendant mes interviews promo, mais à chaque fois, je recevais des rires ou des réponses étonnées en retour.
Je m’étais donc dit que j’avais inventé ça tout seul dans mon coin. Un sentiment empirique, que je n’avais donc jamais réellement creusé, une idée que j’avais accouchée de mon cerveau un peu à fleur de peau à l’époque, et donc pas pris le temps de chercher des textes qui corroboreraient cette perception que je pensais toute personnelle.
Jusqu’à hier, où je tombe sur cet article tiré d’un Sciences Humaines que j’ai lu en 12 fois depuis plusieurs mois, au sein d’un article sur la domination masculine.
Wow c’était donc pas aussi taré que je pensais.
Mise à jour 2023 — Cet article date de 2013. Depuis j’ai creusé le sujet de la paternité à travers mon podcast Histoires de Darons, et de la maternité avec Histoires de Daronnes.